Sculptures de la terre, peintures inspirées des corps momifiés de Guanajuato.
Lors de mon séjour au Mexique (1989-1990), j’ai visité à Guanajuato (à environ 300 km au nord-est de Mexico) un musée qui montrait des momies.
La terre de cet endroit avait la propriété de conserver les corps. Ces corps, après avoir été déterrés, étaient exposés dans des vitrines.
Les momies souvent étaient figées dans des poses qui n’étaient pas habituelles aux morts. Dans des attitudes parfois frivoles, portant des vestiges de vêtements, ces personnages incongrus m’ont laissé perplexe. Les corps desséchés, ressemblaient aux sculptures avec des grimace figées, tantôt expriment la peur tantôt la moquerie et parfois la surprise.
De cette « rencontre » résultent une trentaine de peintures et de dessins. D’après une vieille coutume mexicaine, les morts étaient enterrés dans la toile de jute. J’ai choisi justement le jute comme support pour mes peintures sans cadre. Ce matériau poreux buvait la peinture qui, passant à travers la toile, donnait un effet de disparition progressive des corps.
Les momies étaient constituées de taches de peinture épaisse qui collait la toile, formant par endroits des renflements. C’était, symboliquement parlant, restituer les corps des vitrines dans leurs linceuls.